L'histoire du Tronquay

Dans le bois du Tronquay, se trouvait autrefois une enceinte fortifiée de forme carrée, nomée « château Goubian », qui pourrait être d’origine gallo-romain.Mentionné pour la première fois en 1180, Le Tronquay est un village essentiellement forestier jusqu’au XIIIe siècle.

Le roi de France Louis XIV donne les bois du Tronquay et du Vernay à messire Jean de Choisy, seigneur de Balleroy, en échange d’un terrain et d’un appartement à Paris. Ces bois sont en partie défrichés. Monseigneur François de Nesmond, évêque de Bayeux, érige Le Tronquay en paroisse en 1711 et Jacques de la Cour, nouveau marquis de Balleroy, bâtit l’église en 1716 et installe une poterie vers 1750.La localité devient rapidement l’un des principaux centres de fabrication de poterie normande avec Noron-La-Poterie. Le Tronquay ne compte que 100 habitants au début du XVIII Siècle, mais la population atteint 1182 habitants en 1852. Guillaume Chuquet, nommé curé du Tronquay le 2 janvier 1790, est élu maire de la commune en janvier 1790. Le 28 janvier 1791, il démissionne après avoir refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé. Il est cependant curé jureur deux jours plus tard.

Eglise Saint-Jacques (XIXe siècle)

Construite en 1716 par Jacques de la Cour, seigneur de Balleroy, l’ancienne église devient rapidement trop petite. Dévastée par un ouragan en 1833 et menaçant de ruine en 1852, elle est démolie et remplacée par un édifice néo-gothique construit au même endroit. Le chœur et sacristie sont édifiés en 1860. Le vocable de Saint-Jacques est donné à l’église primitive en raison du patronyme de son bienfaiteur.

Chapelle Notre-Dame (XIXe siècle)

En 1748, lors d’un défrichement, une statue de la Vierge nichée dans la fourche d’un chêne est découverte. En 1857, la population donne 2845 francs pour construire une chapelle afin de donner un toit à l’oeuvre d’art. Elle est bénite le 24 mai 1868. En 1957, lors de la célébration de son centenaire, l’édifice est doté de vitraux racontant son histoire. Un « miraculé » y a déposé ses deux cannes en ex-voto. Dans le langage populaire, la chapelle Notre-Dame de la Troche, du nom du
quartier, est devenue Notre-Dame du Tronc pour recueillir les dévotions.

Au Grès Normand (XIXe siècle, La Tuilerie)

Dès la fin du XIIe siècle, le banc d’argile situé dans le sous-sol de la forêt du Tronquay est utilisé pour la poterie traditionnelle de grès au sel. Au Tronquay, les taillis appelés « les fosses » sont d’anciennes carrières d’argile. Rouge en profondeur, la terre dite de Noron est recouverte d’argile jaunâtre dite « terre du Tronquay ».

En fin de cuisson, le potier jette dans le four plusieurs poignées de sel marin. Les vapeurs de sodium, au contact de la silice contenue dans l’argile, déposent une fine couche de silicate de sodium sur les poteries. Cela leur donne un aspect plus ou moins brillant suivant l’emplacement de la pièce dans le four.

Il s’agit de l’une des seules terres qui ne soit plus poreuse à partir de 1180° C, sans aucun besoin d’émaillage. Un extrait des comptes de l’Echiquier indique qu’en 1190, les potiers payent une redevance pour la terre qu’ils prennent dans la foresta de truncheio. Charles-Auguste de la Cour est à l’origine, vers 1750, de l’implantation de l’industrie potière au Tronquay. L’industrie de la  briqueterie- tuilerie est arrêtée à la fin de la seconde guerre mondiale.